Autopartage

L’autopartage d’aujourd’hui et de demain

Le développement de l’autopartage, un signe de mutation de la mobilité telle que nous la connaissons aujourd’hui.

Pour remplacer l’utilisation classique des voitures de particuliers, les dispositifs se multiplient, facilités par les technologies numériques d’information. L’autopartage s’est imposé ces dernières années comme l’une des solutions alternatives de mobilité. On estime d’ailleurs que pour un véhicule en autopartage, c’est 7 véhicules de moins sur les routes.

 

L’autopartage c’est quoi ?

On peut distinguer 3 grandes formes d’autopartage :

  • L’autopartage « classique » avec un parcours « en boucle fermée » (retour du véhicule à la station de départ) ;
  • L’autopartage « en trace », départ d’une station et arrivée à une autre ;
  • L’autopartage « en free floating », sans station, le véhicule peut être récupéré et déposé n’importe où dans une zone définie (paris intramuros par exemple), moins répandu que les deux précédents.

Que ce soient des véhicules électriques ou non, cela n’a pas d’importance, le service reste le même. Le type de véhicule est différenciant pour les usagers ou pour les villes susceptibles de choisir cette solution pour faciliter le transport des habitants. Par exemple, une ville qui souhaite offrir une solution « verte » préférera des véhicules électriques.

Attention à ne pas confondre l’autopartage et le covoiturage. Le covoiturage consiste simplement à partager un trajet avec un conducteur, contrairement à l’autopartage où l’on loue le véhicule pour aller nous-même où bon nous semble. Les deux ne sont pas antinomiques, il est possible de faire du covoiturage avec un autopartage.

 

Est-ce vraiment efficace ?

L’autopartage se développe dans les grandes villes surtout auprès des automobilistes qui ont un usage peu fréquent, urbain et de courte durée. C’est également un bon moyen d’abandonner la possession d’un véhicule personnel en métropole. Ce n’est donc pas un moyen de transport privilégié par les utilisateurs pour un trajet domicile-travail contrairement au covoiturage testé et éprouvé qui fonctionne bien, citons notamment Blablacar qui a lancé Blablalines pour les trajets domicile-travail, avec une estimation du nombre de trajets à 18 millions par jour.

D’après une enquête menée par l’ADEME, environ 15% des utilisateurs de service d’autopartage ont abandonné leur véhicule ou n’ont pas acheté de véhicule.

L’autopartage entre particuliers se développe également dans les zones moins urbaines où les transports publics sont beaucoup moins présents. Une chose est sûre : nous assistons à un changement de comportement de consommation du véhicule personnel.

 

Les enjeux

Les premiers apporteurs de solutions ont vu le jour plusieurs dizaines d’années en arrière mais c’est réellement entre 2002 et 2006 que l’industrie prend son envol avec un taux de croissance de 130% d’abonnés qui se poursuit. Ce changement de mode de consommation de l’automobile pourrait faire baisser les revenus des constructeurs automobiles traditionnels… s’ils ne se transforment pas.

L’enjeu est donc de taille pour les constructeurs automobiles et toutes les entreprises françaises ont déjà investi dans cette course aux solutions.

Renault va un peu plus loin, en se positionnant comme fournisseur de véhicules électriques numéro 1 avec 6 100 véhicules électriques « ZOE » opérationnels dans différents services d’autopartage. Les services d’autopartage ne sont pas la seule alternative pour être présent sur le marché comme le démontre le récent partenariat de la marque avec Vulog. L’objectif : équiper ses véhicules en natif, c’est-à-dire dès la chaîne de montage, de dispositifs d’autopartage intégrés. Ce qui devrait faciliter le travail des fournisseurs de service d’autopartage souhaitant se lancer ou agrandir leur flotte.

 

Quel avenir ?

On assiste donc à un clivage d’offres quasi unilatéralement privées dans les grandes villes et l’offre de véhicules de particuliers partout ailleurs. Les différentes études et enquêtes semblent toutes démontrer qu’il y a de l’engouement sur le sujet mais lequel ?

Rappelons que les vestiges d’Autolib’ hantent toujours la capitale. Malgré tout, les industriels ont investi la capitale et proposent désormais toutes les formes d’autopartage à l’instar d’Autolib’ qui ne proposait que des trajets « trace ». Ces différents modèles soulèvent néanmoins la question de l’implication ou non des villes avec Paris qui s’est désengagée d’Autolib’ en proposant pour successeur Mobilib’ qui n’est pas un service d’autopartage. Il s’agit d’attribuer des places de stationnement en voirie et d’anciennes bornes à plusieurs opérateurs.

Les modèles sont durables, la demande est bien présente mais la rentabilité reste toujours incertaine pour les acteurs. L’autopartage a de l’avenir et offre des solutions alternatives intéressantes pour les villes et leurs habitants. Il reste difficile de visualiser avec certitude l’autopartage de demain. Néanmoins, avec les différentes solutions existantes sur le marché, chacun pourra trouver roues à son trajet.

 

Sources :

  • https://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/enquete-nationale-autopartage-ena1bis-2017-etats-lieux.pdf
  • https://www.lesechos.fr/industrie-services/tourisme-transport/vulog-sallie-avec-renault-pour-developper-lautopartage-1022684
  • https://www.usinenouvelle.com/article/a-paris-l-autopartage-cherche-sa-voie.N845340
  • https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/autopartage-en-france
  • https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/04/08/covoiturage-domicile-travail-un-potentiel-de-18-millions-de-trajets-par-jour_5447134_3234.html